Final hitchcockien sur 100 m féminin
20h43 : La reine du sprint suisse Mujinga Kambundji gagne facilement sa demi-finale et esquisse un sourire en voyant le chrono : 11″05 (-0,6 m/s), deuxième perf des engagées derrière les 10″95 (+0,1 m/s) de la Britannique Daryll Neita. La multiple médaillée mondiale Dina Asher-Smith (-0.1m/s), l’autre grande rivale britannique de Kambundji, n’a pas eu à forcer son talent pour gagner en 11″15, visiblement pas encore remise de sa blessure dans le cadre du 4×100 m des Mondiaux de Eugene. La finale promet d’être tendue.
22h25 : Les lumières s’éteignent, les 8 finalistes sont présentées en grande pompe. Le stade est en ébullition. Kambundji démarre fort, pointe en tête à mi-course. Dans les tribunes, certains Suisses lèvent les bras. A 30 m de l’arrivée, les dés semblent jetés. La championne du monde en salle compte est en avance sur ses adversaire. Puis… elle coince. Les Helvètes baissent leurs bras. A l’arrivée, elles sont trois sur la ligne : Kambundji, Gina Lückenkemper (GER) et Daryll Neita (GBR). Asher-Smith est battue. Verdict : Lückenkemper 10″99, 5 millièmes ( !) devant Kambundji, 1 centième devant Neita. Très belle médaille pour la Bernoise, assurément, mais au goût amer. Pour elle d’abord et avant tout. Revanche sur 200 m et 4×100 m.
Ehammer d’attaque comme jamais, jusqu’au javelot et au 1500 m
Après avoir enthousiasmé la foule et les fans, la nouvelle star de l’athlétisme suisse Simon Ehammer (22 ans) s’est soudain montré fébrile sur les dernières épreuves du décathlon. L’Appenzellois multiple champion d’Europe jeunesse, médaillé d’argent sur l’heptathlon aux Mondiaux indoor et de bronze en longueur aux Mondiaux de Eugene cette année récolte l’argent après avoir mené haut la main jusqu’aux deux dernières épreuves.
Il est battu par le champion du monde de Doha 2019, Niklas Kaul. L’Allemand de 24 ans revient à haut niveau après de nombreuses galères. Ehammer réussit le meilleur décathlon de sa carrière, élève le record suisse de près de 100 points à 8468 points (8377 en mai à Götzis), se montre heureux, mais manque le grand coup.
L’Estonien Janek Õiglane se classe troisième avec 8346 points. Relisez la chronique de Pierre-François Pahud « Un vrai décathlon siouplaît ! »
Mancini très bon 14e
Côté masculin, le champion olympique italien Marcell Jacobs a dominé son affaire en 9″95, sans montrer la moindre trace de sa blessure qui l’a empêché de briller aux Mondiaux de Eugene. Après sa victoire en 10″24 en séries, le champion suisse et détenteur du record romand Pascal Mancini (FSG Estavayer) a raboté encore un centième à son temps pour terminer en 10″23, deuxième meilleur chrono de sa carrière, 5e place de sa course et… 14e du championnat.
Les Romands et autres meilleurs Suisses en express
- 100 : la Zougoise Géraldine Frey se classe 5e de sa demi-finale en 11″38 (10e en tout), la Zurichoise Natacha Kouni 7e (20e) en 11″54.
- 400 m : le Tessinois Ricky Petrucciani (45″55/2e/Q) et le Zurichois Lionel Spitz (45″56/4e/q) se sont tous deux qualifiés pour la finale de mercredi soir (21h43) ! « Grande ragazzi ! »
- Retour à haut niveau suite à sa blessure pour le Zurichois Jonas Raess, 15e du 5000 m en 13’36″18.
- 110 m haies : 13″46, PB et meilleur chrono des séries pour le décathlonien bâlois Finley Gaio, privé in extremis de décathlon.
Les stars européennes en express
- 100 : le champion olympique Marcell Jacobs (ITA) domine ses adversaires en 9″95.
- 5000 m : le champion olympique et du monde Jakob Ingebrigsten (NOR) écrase la fin de course (25″5 sur les 200 derniers mètres) et gagne haut la main en 13’21″13.
- Longueur : le champion olympique et du monde Miltiadis Tentoglou (GRE) gagne avec 8,51 m, meilleure perf mondiale de l’année devant les 8,45 m de Ehammer.
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Disque : Sandra Perkovic (CRO) décroche son… 6e (!) titre européen avec 67,95 m.
Commentaire | Ambiance festival et athlétisme
L’ambiance générale des European Championships est… festivalière, avant d’être sportive. Quand on arrive sur le site des JO de 1972, on trouve plein de monde, des scènes, des « foodtrucks », des stands de partenaires. « On se croirait à Paléo », souriait un amoureux d’athlétisme après avoir « dû marcher au moins 1000 km » pour arriver dans l’enceinte. Une fois dans le stade, c’est tout différent : les gens sont à leur affaire, athlétique, intéressés, concentrés dans l’immense arène (70’000 places), très ouverte, élaguée et… quasi pleine mardi soir. « Là, on est loin de la foire à la saucisse ». Notre vieux sport, comme on l’aime. Des qualifs de la hauteur, à 2,17 m, aux finales de 100 m, en passant par la finale du 5000 m et le 1500 m du décathlon : ambiance de… finale olympique. D’autant plus que les Allemands font terriblement fort.
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