Photo : (c) ATHLE.ch / Melissa Gutschmidt quelques minutes après avoir décroché sa médaille de bronze.
En 2021, la sprinteuse de poche du Lausanne-Sports Melissa Gutschmidt a terminé déçue 4e de l’Euro U20 à Tallin (EST). Avant de créer l’énorme surprise de décrocher le bronze aux Mondiaux U20 quelques semaines plus tard. Cette année, elle pointait au troisième rang de l’Entry List à l’amorce des championnats, avec un impressionnant meilleur chrono de la saison de 11″22. Au vu de ses deux premières courses, « pas bonnes du tout », selon ses dires, les chances de médailles semblaient maigres avant la finale.
« J’étais déçue de mes deux premières courses. En demi-finales, j’avais des gros doutes. Elles m’ont mis la mine, j’ai fait un mauvais départ. Je savais que je devais surtout me concentrer sur le départ et la transition. Et que ça pouvait le faire. Maintenant je suis super contente ! », s’est exclamée la Lausannoise en zone mixte après sa troisième place en 11″33, à 11 centièmes de la victoire, trois de la médaille d’argent, tout comme de la médaille en chocolat. A la question du pourquoi les yeux brillants, s’il y a eu quelques larmes : « Non, non, je ne pleurs jamais, moi ! », heureuse de son drapeau suisse sur les épaules. La pression était grande. L’exécution excellente.
Dans la même course la Zurichoises Natacha Kouni n’a pas réédité son exploit des demi-finales (2e de sa course en 11″29) et dû se contenter du 7e rang en 11″55.
Argent pour Spitz au terme d’un quasi chef-d’œuvre
Un peu plus d’une heure avant Gutschmidt, dans une session du soir repoussée pour cause d’orage, l’équipe suisse a pu se réjouir d’une première breloque grâce à une très belle course du Zurichois Lionel Spitz. Le 7e de l’Euro de Munich de l’an passé (éliminé par manque de bol en séries à Istanbul cet hiver) a présenté la meilleure course de sa vie. 5e à l’entrée de la dernière ligne droite, il a fait jouer à merveille ses qualités pour revenir à la brillante deuxième place. « C’était incroyable ! Je voyais que les autres n’avançaient plus : s’il y avait eu encore quelques mètres, j’aurais même gagné ! », se réjouissait, enthousiaste, en héros modeste, le champion suisse de l’an passé. Ses temps intermédiaires en disent long : 11″41 au 100 m, 21″94 au 200 m, 33″39 au 300 m, 45″27 à la fin. A 14 centièmes du Norvégien Håvard Bentdal Ingvaldsen, 28 du record suisse de Mathias Rusterholz et… d’un chef d’œuvre complet.
Côté féminin, Guilia Senn a craqué sur la fin et termine 5e dans le très bon chrono de 52″33, le deuxième de sa carrière.
Didi Kambudji en patronne, Marithé Engondo out
La championne d’Europe U20 du 100 m haies et médaillée de bronze de l’Euro de Munich l’an passé Ditaji (Didi) Kambundji a montré qui était la patronne sur les haies hautes. Elle a dominé tant sa série (13″07) que demi-finale (12″83) de la tête et des épaules. A 5 centièmes de son meilleur chrono de l’année et 13 de son record en demi-finales, la Bernoise a clairement annoncé la couleur pour la finale de samedi soir.
Après un début de saison compliqué, la sauteuse en hauteur Marithé Engondo n’a pas trouvé le déclic espéré en Finlande. En qualifications de la hauteur, elle a dû se contenter de 1,77 m. Pas assez pour la finale. « C’est dommage, il ne manque pas grand-chose, mais c’est comme ça », a soufflé la médaillée mondiale U20 d’il y a deux ans.
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