Montreux-Les Rochers-de-Naye | 40e retrouvailles pour les amateurs de montée pure RÉSUMÉ | Pour son édition anniversaire, la classique Montreux-Les Rochers-de-Naye a offert 1600 m d’ascension sous le soleil aux amoureux de course de montagne. Les grimpeurs ont rendu la pareille, avec une chouette émulation et de nouvelles têtes venant étoffer le palmarès de la classique montreusienne.

Photos : (c) Thomas Gmür/ATHLE.ch

Les connaisseurs ont dû y trouver un petit goût de reviens-y. La dernière fois que la course avait été organisée in extenso, c’était en 2019. Depuis, les habitudes de grandes manifestations estivales hors-stade se sont quelque peu évaporées. Si les récidivistes restent fidèles, les curieux se font plus rares. Comme le note le président Jean-Luc Terrettaz, la norme est de compter aujourd’hui avec un écrémage de 50 à 60% par rapport aux pelotons d’avant Covid. Pas de quoi entacher l’enthousiasme du comité d’organisation, qui a redoublé d’efforts cette année pour mettre sur pied une course de passionnés, comme au bon vieux temps — tout en tentant de boucler son budget

Deux newcomers au coude à coude

Présent au départ avec 6 victoires à son actif, il semblait bien difficile de parier contre Saul Antonio Padua (COL) dimanche matin. S’il avouera une délicatesse au mollet une fois la ligne franchie, le favori Colombien n’en a rien laissé paraître sur les premiers kilomètres. Il s’est directement placé en tête de course, au sein d’un groupe de 5, en compagnie de ses compatriotes Andres Malaver et William Rodriguez Herrera, de l’Argovien d’adoption Kadi Nesero (ETH), et du récent 4e des Championnats de France de course de montagne Théodore Klein (FRA). Ce dernier cherchait une compétition pour remplacer une sélection espérée mais pas concrétisée aux Européens de la discipline qui avaient également lieu ce week-end. « C’est ma mère qui a trouvé cette course ! », avoue l’Alsacien, qui a amorcé sa transition de la piste et de la route à la montagne il y a deux ans. « J’ai vu qu’il y avait du très beau niveau, c’était idéal pour me tester, parce que je suis plutôt en bonne forme en ce moment. »

Tout le monde attendait Padua, mais c’est finalement Malaver qui a fait mal à tout le monde. « Je suis très content d’être venu ici, c’est une course magnifique, » explique le participant aux Jeux olympiques de Rio. « Je me concentre sur la montagne après une carrière sur marathon. J’espère pouvoir continuer à représenter la Colombie, avec ses rêves et ses espoirs. » Il est certainement sur le bon chemin, en ayant fait montre de beaucoup de panache sur sa première course d’un été chargé en Suisse. Après avoir lâché un à un les trois autres membres du groupe de tête, Malaver propose à Klein de partager la victoire dans les derniers lacets : « Mon rival français m’a impressionné, il était très fort aujourd’hui. Je n’ai pas réussi à le lâcher, il m’a vraiment fatigué. » Proposition tout de suite acceptée par le Français : « Je n’étais pas du tout sûr de gagner à ce moment-là. Ça m’a enlevé la pression, et c’était vraiment un beau moment que de finir main dans la main. » Victoire donc, en 1h28’38, pour ce duo de newcomers à Montreux. Le podium est complété par Padua, qui en fin connaisseur parvient tout de même à faire la différence sur les autres poursuivants. Il s’assure le bronze à 2 minutes des leaders, dans ces pourcentages les plus élevés où il s’est tant de fois envolé vers la victoire. Caramba, partie remise !

Une première pour l’Ethiopie

Une petite vingtaine de minutes après le duo Malaver-Klein, c’est une autre spécialiste de course sur route qui peut lever les bras aux Rochers-de-Naye, dans le temps de 1h45’45. La pensionnaire du Federal Prison Athletics Club Amena Worke (ETH), déjà auteure d’un chrono de 2h38 sur marathon, offre à l’Ethiopie sa première victoire au-dessus de la Dent de Jaman. Worke a grimacé dans le pierrier qui précède l’arrivée, mais elle avait fait la différence sur les autres femmes dans les parties plus roulantes. Son sourire à l’arrivée laissait penser qu’elle s’était peut-être prise au jeu. Va-t-on la revoir sur les pentes des classiques romandes ? « Pas tout de suite », répond l’intéressée. « Maintenant, je vais me concentrer sur le marathon. Je ne sais pas encore lequel, mais j’aimerais faire une grande course. » C’est assurément tout le mal qu’on lui souhaite.

La locale Simone Troxler aurait également pu prétendre à la victoire, pour compléter une série de 11 succès helvétiques de rang chez les femmes. Mais la Vaudoise du ST Bern avouait ne pas être dans sa meilleure forme après une semaine de grippe. Pour expliquer son départ malgré tout à la course qui lui avait donné le virus de la discipline, Troxler remercie le soleil et le sommet qui lui ont fait de l’œil à travers la fenêtre à quelques heures du départ. « Et le père qui lui a dit d’y aller ! » rajoute une voix par-dessus son épaule. Aucun regret au sommet pour la rayonnante athlète de Chardonne, qui part aux sensations en gardant un peu d’énergie sous le pied, et fait ensuite presque jeu égal avec Worke depuis Caux. De bon augure pour la suite d’une saison que Troxler se verrait bien couronner par une sélection aux championnats du monde. Mais avant cela, il lui reste un été de révisions, d’examens, et pourquoi pas d’autres bonnes surprises athlétiques. La Britannique Sarah Tunstall, habituée du parcours et victorieuse en 2018 depuis Caux, s’offre une belle troisième place, en se payant le luxe de devancer la tenante du titre Theres Leboeuf.

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